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Photo du rédacteurMarilyn

Au fond d'un carton....

Les vacances viennent de débuter et avec elles un peu de rangement! Je viens de retrouver un petit carton rempli de pictos avec des scratchs ... Les pictos PECS d'Hugo!

Combien d'heures passées à découper et plastifier ces pictos?

Combien d'heures à essayer de les organiser pour gérer les doublons?

Retrouver ces pictos m'a fait prendre conscience de tout le chemin parcouru ...

A cette époque, je le dis sans honte, la communication envisagée pour Hugo se résumait à lui permettre de demander. Comme à toutes les mamans, on me renvoyait une image ô combien fausse mais sécurisante d'omnipotence avec des phrases telles que : "Toi, tu le comprends!" ou "il a besoin de toi".

Certes, j'avais l'impression contraire... Hugo HURLAIT pendant des heures et rien ne pouvait l'apaiser, sauf des bercements dans les bras, des heures à jouer à poisson rouge sur l'ordinateur. (d'ailleurs je les remercie ... Ils sont fantastiques ces jeux!) ou parfois regarder en boucle des génériques de dessins animés. Alors quand on m' a présenté cette méthode qui permet de demander, j'ai imaginé que la fin du tunnel était proche... ainsi armé Hugo pourrait enfin me demander ce qu'il passe des heures à me hurler sans que je comprenne! Je ne souhaitais pas grand chose d'autres à ce moment là, tellement le quotidien était difficile et puis tous les professionnels reconnaissant des troubles apparentés à l'autisme se réfugiaient derrière les recommandations de bonne pratique de l'HAS me poussaient vers cette méthode...Alors je me suis formée au PECS et à l'ABA, avec la ferme intention de nous aider Hugo et moi à avoir une vie meilleure.


Mais demander ce n'est pas communiquer, et ça je ne le savais pas encore. C'est parfois sidérant la force des syllogismes!

C'est Hugo qui s'est rendu compte le premier des limites. Moi j'ai du prendre le temps de réfléchir et de me former ... Les deux principales limites que je vois :

  • une communication basée sur la demande comme point de départ (qu'il est très difficile de dépasser , nous n'y sommes jamais parvenus malgré les compétences cognitives d'Hugo)

  • un vocabulaire limité aux mots que l'adulte veut bien mettre à disposition de l'apprenant en présumant de ses centres d'intérêt. ( Il y a bien une évaluation des renforçateurs de l'enfant mais ils sont le plus souvent basés sur les compétences sensorielles de l'apprenant).

Dessins animés, objets lumineux, activités sensorielles ... j'ai retrouvé tout un tas pictos dans ce carton. parmi eux s'étaient glissés des jetons pour mener à bien l'économie de jetons permettant à apprendre à l'enfant à apprendre à contrôler ses comportements non adaptés.

Et là je n'ai pas compris pourquoi dans l'enthousiasme post formation, j'avais préparé ces supports que je n'ai jamais utilisé préférant la philosophie de Maria Montessori.

Dans ce carton, j'ai aussi retrouvé des pictos photo de la Dream team d'Hugo, les différentes personnes qui l'aidaient à grandir comme nous aimions à le dire, des pictos photo des différents lieux fréquentés régulièrement à cette même époque et des pictos des différentes activités éducatives et rééducatives et c'est cette bonne idée que je veux partager avec vous!

Durant toute une grosse période, Hugo avait des difficultés de repérage spatial et temporel. Il était donc essentiel de l'aider à enchainer les activités, à mettre de la fluidité dans les transitions, d'autant que nous avons toujours fait pas mal de déplacements pour aller d'une rééducation à l'autre. Un des moyens que nous avions trouvé pour faciliter ces transitions c'était justement de prendre, en quittant la maison, le picto de l'endroit ou de la personne ou de l'activité et de le scratcher sur la housse de l'appui-tête du siège avant. Sachant où il allait et ce qu'il allait faire, les trajets étaient simplifiés et surtout les rééducations plus fluides.


Aujourd'hui, avec le recul, je me dis que le sous-titrage des pictos a certainement joué un rôle intéressant pour l'acquisition de la lecture (association graphème/phonème). Et oui, déjà à cette période je bricolais dans mon coin pour essayer de lui apprendre à lire et à écrire, parce que communication et apprentissage ont toujours été pour moi intimement liés.


Au final, après beaucoup de nostalgie je n'ai pas refermé ce petit carton comme je l'ai fait mille fois depuis qu'Hugo a accès à un outil de communication robuste (Minspeak) mais j'ai dépassé ce stade et pu enfin trier ces fameux pictos. Je n'ai conservé que les pictos photo, ceux des comptines que nous jouons au piano et les pictos des activités les plus marquantes de l'époque parmi lesquelles le loto des odeurs et quelques jeux lumineux!

Peut être, ayant lu le post de Marielle sur les cahier de vie, les glisserai-je demain dans un porte-vue qui fait office de cahier de vie reconstruit à postériori faisant fi de l'ordre chronologique...

Mais au final nous sommes chanceux qu'Hugo en délaissant ce système nous ouvre de nouveaux horizons et naisse une seconde fois en trouvant sa voix et des outils pour communiquer!




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