Cette phrase de Marguerite Duras fait écho à la lecture de ce livre!
Depuis bientôt un mois, je lis ce livre...
Pas très rapide me direz vous! Non pas rapide du tout mais il se lit et se pose ce livre. Il met de tels hypercuts qu'on reste sonné quelques jours.
Certains textes sont difficiles à lire, trop de lettres, d'autres sont poétiques... De tous les "auteurs" transparait la difficulté de communiquer. Mais il n'empêche, malgré les idées obsédantes de certains, malgré les tournures de phrases perturbantes, je lis et relis ce livre comme un double manifeste de la communication :
l'affirmation qu'il est nécessaire, vital d'écrire (dans le livre ) pour ces "auteurs" qui pour la majorité ne sauront jamais que leurs lettres et leurs textes seront publiés.
l'affirmation que tout le monde a quelque chose à dire et doit être écouté, peut importe qui il est et ses difficultés à exprimer ses idées, peut importe aussi comment il exprime ses idées.
Moi cette double affirmation, elle me fait un bien fou, ouvrir ce livre me perturbe beaucoup en tant que lectrice je vous l'avoue, les textes ne sont pas reliés par un fil conducteur (ou je ne l'ai pas encore trouvé), le contenu des textes ne m'apporte pas de connaissance particulière, et à priori n'est pas digne d'intérêt. Et pourtant ... pourtant chaque soir ou je suis assez en forme pour lire, j'ouvre ce livre au hasard et lorsque je le referme quelques minutes plus tard. mon regard sur la communication, lorsqu'elle est entravée, lorsqu'elle nécessite des outils adaptés, lorsqu'elle ne semble pas couler de source parce que les codes ne sont pas respectés évolue.
Ce livre, il me questionne sur la communication et le vivre ensemble, sujets qui me touchent viscéralement! parfois j'ai l'impression que les difficultés de vivre ensemble sont induites par un "défaut " de communication. Or avec notre communication si codifiée, est il possible de vivre ensemble lorsqu'on ne communique pas de la même manière, avec les mêmes codes?
Dans ce livre, aucun jugement! les textes sont reproduits tel qu'ils ont été produits, respectant les auteurs. Souvent une rapide biographie mentionne souvent des enfermements (volontaires ou pas !) dans des HP et autres asiles, questionnant indirectement communication et vie inclusive illustrant à merveille cette citation de Paul Klee : « L’art ne reproduit pas le visible, il le rend visible ».
Ce livre il me dérange et me fascine. Je ne saurai pas vous le conseiller car je ne sais qu'en penser... Mais si vous passez à proximité, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.
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